AH ! LES JEUNES…

Les adultes ont certainement entendu cette exclamation à leur époque, aujourd’hui, c’est eux qui l’expriment à l’endroit de la nouvelle génération. Mais c’est quoi « être jeune » ? Dans l’Evangile, Jacques et Jean, fils du pêcheur Zébédée de Besthaïde sont particulièrement jeunes. L’Evangile n’hésite pas à les présenter, bien souvent, comme les meilleurs jeunes de tous les temps ; c’est à dire à la fois réalistes et idéalistes.

Un jour sur les routes de la Judée, ils dirent à Jésus : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous […] Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire ». Ils exprimèrent là, leur adhésion au changement de société que proposait Jésus et le voyaient déjà, dans leur imagination, à la tête de cette nouvelle cité, comme chef suprême et eux-mêmes nommés aux postes de « ministres d’Etat ». Avec l’enthousiasme qui caractérise, bien souvent, la jeunesse, ils étaient prêts à donner leur vie pour la cause : à « boire à la coupe » et à recevoir le même baptême de sang que Jésus. Ils mourront effectivement, Jacques comme le premier martyr parmi les apôtres et Jean comme le dernier témoin des Douze.
En contemplant la vie de ses deux jeunes apôtres de Jésus, je ne peux m’empêcher de penser à ses paroles de Paul Claudel à l’adresse de tous les Jeunes : « La jeunesse est faite pour l’héroïsme. C’est vrai, il faut de l’héroïsme à un jeune homme pour résister aux tentations qui l’entourent, pour croire tout seul à une doctrine méprisée, pour oser faire face sans reculer, pour résister à sa famille et à ses amis, pour être fidèle contre tous. Ne croyez pas que vous serez diminués, vous serez au contraire merveilleusement augmentés. C’est par la vertu que l’on est un homme. La vie vous paraîtra alors pleine de saveur. ».
Cet héroïsme de la jeunesse ou héroïsme du quotidien, Jacques et Jean en sont de beaux témoins. Ils peuvent inspirer encore aujourd’hui les jeunes -et les adultes- à condition d’écouter, comme eux, JÉSUS qui nous invite dans l’héroïsme du quotidien à éviter les écueils de l’orgueil et la domination de l’autre qui ne sont jamais loin : « les grands… font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi... Et quiconque veut être le premier parmi vous qu’il soit le serviteur de tous ».
P. Rodrigue ABOTSI