Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit

Dans des conseils donnés à un futur évêque, Saint François de Sales disait : « Ne prêchez pas à votre peuple sur des choses difficiles et qui ne lui seraient que de peu d’utilité, tel le mystère de la Sainte Trinité ». Pourtant, de grands esprits et de grands hommes de foi ont tenté tout au long de l’histoire de comprendre la Sainte Trinité et de l’expliquer. Saint Athanase, par exemple, enseignait que, ce que nous vénérons dans ce mystère, c’est l’unité dans la substance et la Trinité dans les personnes ; union sans confusion et distinction sans séparation.

Ce qui, pouvons-nous dire, complexifie la question de l’intelligibilité d’un Dieu unique en trois personnes et donne raison à Saint François : comment, en effet, dire à un esprit logique je crois en Dieu le Père, en Dieu le Fils et à l’Esprit Saint et conclure par l’affirmation qu’il n’existe qu’un Dieu unique ?

En réalité, la réflexion sur le mystère de la Trinité semble moins aisée que sa contemplation. Il n’est pas évident de dire l’intimité de Dieu ; seule l’expérience d’une rencontre personnelle, d’un cheminement amoureux avec Lui, cheminement au cours duquel nous passons de découverte en découverte, rend cela possible. C’est l’expérience des hommes et femmes de la Bible depuis Abraham sous le chêne de Mambré jusqu’aux disciples de Jésus qui baptisèrent au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

C’est aussi l’histoire de cet enfant que ses parents ont inscrit en cours de catéchisme. En sortant de la leçon de catéchèse sur la Sainte Trinité, un de ses amis lui demandait ce que cela signifiait. Et voici la merveilleuse réponse qu’il a donnée : « Tu ne sais pas ce que c’est ? Eh bien, je vais te l’apprendre : on ne peut pas aimer tout seul ». En d’autres termes, la Trinité c’est la révélation de Dieu comme Amour, « famille ». En d’autres termes : « c’est la réalisation parfaite de ce qui se cherche, irréalisable parfaitement ici-bas, et qu’on appelle l’amour : ne faire qu’un avec l’autre et les autres tout en restant cependant distinct, car la fusion totale anéantirait par le fait même la possibilité d’aimer et d’être aimé ».

P. Rodrigue ABOTSI