Du Serviteur souffrant à l’Arbre de vie
Le langage est le véhicule qui relie les hommes les uns aux autres. Mais aussi à Dieu lui même.
Pour le cas du Serviteur souffrant, Il est d’abord à l’écoute de la parole
qui le crée, et qui lui permet de revivifier à son tour tous ceux qui ont perdu
la foi. Cette écoute du disciple suppose une disponibilité, une discipline,
pour être capable de recevoir et de donner…
Il s’agit de creuser le coeur et l’oreille pour accueillir les paroles qui
donnent vie.
Christ, fils unique du Père, montre-nous le chemin de cette écoute
re-créatrice...
La disponibilité est une qualité du disciple. Elle requiert de lui une attitude d’abandon et de confiance. Ainsi, même devant la violence du mal qui s’abat sur lui, le disciple peut persévérer et avancer résolument. Et à travers sa docilité consentie, Dieu lui -même nous parle de sa douceur inflexible face à la brutalité des hommes.
Christ brutalisé et humilié par la méchanceté des hommes, apprends-nous à vaincre la violence par la douceur persévérante…
Mais le disciple n’est pas seul. Même face à la violence qui s’abat sur lui, il sait pouvoir compter sur la présence rassurante de celui qui le fait tenir debout ; et qui le rend capable de traverser la terrible épreuve de la solitude et du doute lorsque tous l’ont abandonné.
Agneau innocent et abandonné de tous….Ne nous tiens pas rigueur pour nos multiples lâchetés…
Moqueries et ricanements sont le propre des aveuglés se réjouissant du mal qui s’abat sur l’autre, innocent ou coupable…Dans leur attitude inhumaine, ils mettent le Seigneur lui-même à l’Épreuve...
et dans le raffinement de leur farouche cruauté, ils vont jusqu’à compter tous ses os … Mais l’anéantissement n’est-il pas comme la condition d’une nouvelle création ?… En tout cas, c’est la condition d’émergence de la nouvelle humanité voulue par Dieu lui- même. Cet anéantissement
a pour nom l’incarnation du Christ et sa mort sur la croix.
Ô Christ, grain de blé semé en notre humanité blessée, fais grandir en nous la vie divine…
Comme dit l’apôtre : « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages. » 1 Co 1, 28
Et pour nous les chrétiens, cette folie divine trouve son sommet dans le supplicié du calvaire…
En qui s’éclaire pour nous le sens de notre être au monde. En effet, en l’homme du Golgotha, sont brisées toutes les désobéissances, toutes les violences, toutes les solitudes et toutes les morts…
C’est en Lui seul que nous avons la vie en plénitude… Que nos coeurs s’éprennent donc de Lui, le Bien Aimé du Père. Car en Lui s’écoule toute plénitude.