LE REPAS (LE BANQUET)

Il était courant dans le judaïsme de comparer le Règne de Dieu et l’état final des élus à des noces ou à un banquet. Il s’agit généralement d’un repas copieux que les convives partagent dans la joie pour marquer leur solidarité et le bonheur du vivre ensemble. 


Aussi, le repas est-il souvent considéré comme un événement social important, où la famille et les amis se réunissent pour manger et discuter. Il est un moment privilégié de convivialité et de partage qui permet de se nourrir et de se ressourcer en mangeant, en buvant et en échangeant sur des sujets divers. Il est aussi associé à des moments de célébration, de fête ou de commémoration et a le pouvoir de briser nos solitudes pour nous rendre disponibles, les uns pour les autres.
Le bonheur de ces moments de joie et de convivialité doit être pour chacun, un appel à penser à des hommes et des femmes, qui, partout dans le monde n’ont pas la chance de vivre cette chaleureuse fraternité qui soulage et réconforte. Dans nos sociétés modernes, marquées par l’individualisme, des hommes et des femmes sont condamnés à une vie solitaire qui les ronge et les déprime. D’autres ont du mal à assurer la pitance quotidienne et à garantir, de façon permanente, le couvert pour leur petite famille. Sous d’autres cieux, des gens crèvent de maladies bénignes parce qu’ils ne disposent pas de ressources suffisantes pour assurer les charges des soins de santé.
Chérissons et sachons rendre grâce pour les moments de bonheur que le Seigneur nous accorde. Il est vrai que nos vies ne sont toujours pas des cours d’eau tranquilles qui coulent dans leur lit. Mais l’action de grâce en toute circonstance est ce qui sied au croyant. Le chrétien est invité à être dans la joie car ‘‘tout est grâce’’. Le frère Roger, prieur de Taizé, ne cesse d’inviter les chrétiens à la fois à la lutte contre le mal, et à la ‘‘fête sans fin’’ : « Nous découvrons, écrit-il, au creux de notre personne, le Christ ressuscité, il est notre fête ! » 
Et cette fête, nous sommes invités à la partager avec ceux qui nous sont proches comme ceux qui ne le sont pas. Par moment, il faut s’engager à manger ensemble au sein de la famille élargie sans aucune forme de discrimination afin de consolider les liens entre les divers segments de la communauté. Car, comme le dit Jésus, dans les évangiles : « c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que le monde saura que vous êtes mes disciples. » (Jean 13, 35).
 Le chrétien se doit d’être rayonnant de joie car il est un homme de foi et la foi induit l’espérance. En effet, Dieu est la source du bonheur infini. « Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie : j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. » (Psaume 23, 6)
Père Désiré Achi