La Veille de l’Avent

L’éveil, c’est l’esprit même de l’Avent. Nous ne pouvons accueillir la venue de DIEU que si nous sortons du sommeil, si nous nous dépouillons des illusions que nous nous sommes faites sur la vie. L’Avent ce n’est pas la fuite dans un beau rêve éveillé ; c’est au contraire l’éveil à la réalité.


La réalité authentique, c’est DIEU. Mais, parce que la plupart du temps nous dormons et nous errons dans quelques rêves éveillés, nous ne sentons pas que DIEU vient à nous, jour après jour, et que nous baignons entièrement dans sa présence aimante et secourable. Cependant, il ne s’agit pas seulement de nous éveiller, mais d’adopter la veille comme attitude fondamentale du temps de l’Avent.
Veiller, c’est vivre consciemment chaque instant qui passe, être pleinement présent, vraiment vivant. La vigilance requiert la sobriété. Est vigilant celui qui ne s’étourdit pas, ni par des attitudes qui ne confessent pas ‘‘l’amour de Dieu’’, ni par l’esprit de consommation, ni par le divertissement. Pendant l’Avent, bien des gens s’étourdissent par une activité fébrile, qu’ils propagent autour d’eux. Si l’on regarde autour de nous à l’approche des fêtes l’agitation dans les rues, on comprendra combien superflue est l’agitation fébrile par laquelle tant de gens sont poussés à fuir la réalité authentique. L’état de veille et de vigilance nous apprend quel est le véritable enjeu des fêtes de Noël. Toutefois, la veille (la vigilance), ce n’est pas l’attitude fondamentale qu’il nous faudrait adopter seulement pendant l’Avent. A Noël aussi, nous entendons parler de ces bergers qui montaient la garde durant la nuit. C’est parce qu’ils veillaient qu’ils entendirent proclamer la Bonne Nouvelle de la naissance du Messie. Même la vigilance imprévue, involontaire, est bonne : si nous nous réveillons la nuit et ne pouvons plus nous rendormir, ne nous en défendons pas, mais saisissons cette occasion de veiller en toute conscience. Tendons l’oreille dans la nuit, dans le silence, vers notre cœur ! Que veut dire DIEU ? Quel ange t’envoie-t-il pour t’annoncer une bonne nouvelle ? Peut-être commenceras-tu à comprendre pourquoi les moines ont toujours tellement aimé la veille la nuit. En effet, c’est précisément la nuit, quand nous veillons, que nous sommes sensibilisés au mystère de DIEU, qui cherche à nous empoigner. Ainsi sommes-nous invités à la prière et à la charité.
Un temps de prière quotidienne, une participation active à la messe quotidienne et pourquoi pas une lecture assidue de la parole de Dieu. Et tout cela de façon individuelle et collective. Oui, osons inviter nos enfants, les autres membres de la famille à se joindre à nous pour la prière quotidienne. Et surtout n’oublions pas que si bien souvent nous devons prendre le temps pour nous, il nous faut aussi quelquefois accepter de retrousser nos manches. C’est-à-dire faire œuvre de charité inventive envers le prochain et particulièrement les plus démunis tels les laissés pour compte, les malades et les enfants. Profitons de ce temps de l’Avent pour faire du bien autour de nous. Pourquoi, par exemple, ne pas envisager d’organiser un repas pour les enfants ; chacun de nous en conscience et selon ses moyens peut bien faire quelque-chose. Même si nous n’avons pas d’argent, nous avons notre joie et notre bonne humeur à communiquer aux autres surtout aux malades par nos visites qui sont pour eux réconfortantes. En effet, n’oublions pas que ce sont les petits plaisirs qui procurent les plus grandes joies et sont les plus grands stimulants. Dites-vous que, comme vous, quelque part en ces jours quelqu’un espère un trésor et ce trésor peut-être un geste d’attention, un petit sourire qui va illuminer toute une vie.
Au titre des chantiers du Cardinal, n’oublions jamais que ce ne sont pas les ressources qui induisent les choix pastoraux, mais c’est l’annonce de l’Evangile qui conduit à solliciter des moyens financiers. 
Père Désiré Achi