La force et le don des femmes

En demandant publiquement à une samaritaine- c’est-à-dire à une femme, étrangère et non croyante aux regards du bon juif de son époque- de lui donner à boire, Jésus brise, à la fois, les tabous sexistes, religieux et racistes de son temps.

LA RENCONTRE AVEC LA SAMARITAINE : La force et le don des femmes.

Le troisième dimanche de carême de cette année arrive après la journée internationale de sensibilisation aux droits des femmes. Elle fut instituée en 1975 par l’Assemblée générale de l’ONU et célébrée chaque O8 Mars. Avec les cathéchumènes en marche vers le baptême, nous méditons l’Evangile de la rencontre de Jésus avec une samaritaine (Jn 4, 5-42). Si pour ces derniers l’attention est portée sur le symbolisme de l’eau qui est au cœur du dialogue entre Jésus et la samaritaine, cet évangile peut-être aussi l’occasion de méditer sur la place et le rôle des femmes dans l’Eglise et plus largement dans nos sociétés.
Que ce soit dans le monde arabe ou en Afrique où les femmes semblent être ostracisées ou en Occident où les inégalités salariales entre hommes et femmes ainsi que les féminicides perdurent, la question de la violence faites aux femmes ne peut laisser les chrétiens indifférents. L’Eglise elle-même ne peut rester en retrait. En son sein se pose aussi la question de la redécouverte de l’« essentielle identité baptismale, qui fonde l’égalité entre tous et toutes, clercs et laïcs, hommes et femmes » ( cf. Ga 3, 28) et qui pourra ensuite, secondairement, faire droit aux différences de charismes et de fonctions.
En demandant publiquement à une samaritaine- c’est-à-dire à une femme, étrangère et non croyante aux regards du bon juif de son époque- de lui donner à boire, Jésus brise, à la fois, les tabous sexistes, religieux et racistes de son temps. Il sort, par la même occasion, la femme samaritaine, de l’ostracisme dont elle était, jusqu’alors, victime. Toute l’écriture et en particulier le Nouveau Testament nous révèle, comme le dit le Pape François, « la force et le don des femmes ». Elle sonne, à la fois, comme une invitation à reconnaitre l’égalité fondamentale entre l’homme et la femme et à réinventer les modalités et structures fonctionnelles de l’Eglise et de la société. Un tel effort personnel ou communautaire de conversion peut être pour tous et toutes un chemin de Pâques, de vie.
Père Rodrigue Komivi ABOTSI.