Le Sacrement du corps et du sang du Christ

« Ceci est mon corps, ceci est mon sang »

Ces paroles que Jésus prononça au cours de la Dernière Cène sont répétées à chaque fois que se renouvelle le Sacrifice Eucharistique. A chaque Messe, ces paroles nous conduisent idéalement au Cénacle et nous font revivre le climat spirituel de la nuit lorsque, célébrant la Pâque avec les siens, le Seigneur anticipa le sacrifice qui devait se consumer le lendemain sur la croix. L’institution de l’Eucharistie nous apparaı̂t ainsi comme une anticipation et une acceptation, de la part de Jésus, de sa mort pour le salut de l’humanité. Saint Ephrem de Syrie écrit à ce propos ceci : « Au cours de la Cène, Jésus s’immola ; sur la croix, Il fut immolé par les autres » (cf. Hymne sur la crucifixion, 3, 1).

Le Sacrement du Corps et du Sang de Jésus se présente ainsi comme le sacrifice véritable et définitif, dans lequel se réalise l’expiation des péchés pour la multitude. Ce sacrifice de la nouvelle alliance, le seul désormais valable, accomplit totalement et établit éternellement l’humanité dans une alliance définitive avec Dieu, dans un pacte de fidélité inscrit dans le cœur de tous les fidèles (cf. Jr 31, 33). Jésus-Christ, victime et prêtre suprême digne de Dieu car sans tache, est dans cette alliance nouvelle celui qui s’offre lui-même, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, et qui se positionne comme l’Unique Médiateur entre Dieu et toute l’humanité.

Ainsi, en rendant présent le sacrifice de la Croix, l’Eucharistie renouvelle en nous cette alliance scellée par le Sang du Christ et nous rend capables, à l’exemple de Jésus, de vivre fidèlement la communion avec Dieu. Communier au Corps et au Sang du Christ, comme le dit Saint Léon le grand, rappelle donc que « notre participation au corps et au sang du Christ ne tend à rien d’autre qu’à devenir ce que nous recevons », devenir, comme Jésus, une offrande spirituelle agréable à Dieu. C’est pourquoi, reprenant cette formule très ancienne remise au goût du jour par le Père de LUBAC, on peut affirmer que « L’Église fait L’Eucharistie, l’Eucharistie fait l’Église ».

Père Jérémie AKA ALOFA