« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron »

« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron (…)
celui qui demeure en moi et en qui je demeure,
celui-là porte beaucoup de fruit »

Frères et sœurs, pour comprendre la péricope évangélique de ce 5e dimanche de
Pâques, chacun de nous peut en faire une expérience en coupant une branche de n’importe quel arbre. Détachée du tronc et privée de la sève nourricière, elle se dessèche inexorablement en peu de temps. Alors, pour vivre, il faut donc rester attaché, collé, ‘’ branché ‘’ à la source.

Transposée sur le plan humain, la parabole indique le secret de toute vie spirituelle : Sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu’on a jeté dehors et qui se dessèche. Les sarments secs, on les jette au, feu et ils brulent.

Bien-aimés, ce thème principal, Jésus le développe en utilisant trois verbes bien significatifs qui reviennent avec une certaine fréquence dans ce passage évangélique : demeurer, émonder et fructifier.

Demeurer : C’est l’attitude fondamentale qui implique une communion réciproque entre Dieu et l’homme. Cela implique pour le chrétien, un double mouvement : rester ancré en Dieu, attaché à lui, et laisser Dieu habiter au tréfonds de son cœur.

Emonder : Par expérience, on sait qu’une vigne qui n’est pas taillée avec soin, court le risque de se transformer en plante inutile, ne produisant que des feuilles. Tâche ’’douloureuse’’ mais nécessaire, l’émondage fait couler la sève de la vigne tout comme la souffrance fait saigner le cœur de l’homme et jaillir des larmes.

C’est là le mystère de la purification et de l’épreuve à travers lesquelles Dieu nous dépouille de l’accessoire pour concentrer notre capacité vitale sur l’essentiel. En définitive, à quoi sert une vigne qui ne produit pas de fruits ?

Fructifier : c’est à la fois le résultat et le test de la présence de Dieu en l’homme. Tout au long de sa prédication, Jésus n’a cessé d’affirmer que ce qui compte aux yeux de Dieu, ce sont les fruits de conversion et d’amour que nous produisons. Le Seigneur n’a que faire des plantes stériles qui, sous les apparences verdoyantes, cachent une triste stérilité.

En clair, il ne suffit pas de parler ni de se complaire dans les grâces reçues. Le pas décisif consiste à transformer la sève vitale en fruit savoureux. Et cela, personne ne peut le faire à notre place.

Bon dimanche et tenez bon.

P. René TCHALAGASSOU,
Prêtre heureux de Jésus-Christ