Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés 

« Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ;
ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. »
Après l’affirmation reprise dimanche dernier (dans le cadre de la journée mondiale de la santé), « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux », l’évangile de ce dimanche nous en précise les enjeux.


Nul humain n’est parfait, et donc ne peux se permettre de condamner un autre humain imparfait.
Cette situation est parfois douloureuse, car afin que la société puisse vivre, que la justice humaine puisse –légitimement- s’exercer tous les jours des hommes et des femmes jugent, condamnent leurs semblables.
A l’heure où les faits judiciaires prennent de plus en plus de place dans le paysage médiatique, peut-être que l’invitation de ce jour peux nous aider à donner du sens à la justice.
Puissions-nous ne jamais condamner un humain même lorsque nous condamnons des faits commis par cet homme.
Les nécessités de la vie sociale imposent des règles valables pour tous et par voie de conséquence des sanctions pour ceux qui ne les respectent pas ! Plus même parfois la mise à l’écart apparait nécessaire (ce temps est une des fonctions de l’administration pénitentiaire). Le temps pénitentiaire devenant alors non pas celui de la punition mais de la mise à l’écart pour préparer d’autres chemins : pour un temps de conversion.
Car l’autre fonction de la même administration pénitentiaire est de prévoir la réinsertion de la même personne. Il ne s’agit pas de condamner un homme mais un fait, pour permettre à l’humain de retrouver sa place dans notre société.
Que cette règle sociale inspirée de la pratique chrétienne (en témoigne les noms usités) nous pousse à faire ce travail dans nos propres jugements.
Jugeons les faits mais ne jugeons pas les personnes. Sommes-nous parfaits, ou au-dessus des lois ? Comment espérer la miséricorde sur nos limites humaines si ce n’est en étant miséricordieux ?
Autrement nous pourrions bien être nous-même victime de notre illusion de perfection !
A l’inverse Dieu se fait « miséricorde » et nous invite à cette attitude de compassion pour celui qui s’égare. Mgr Herbulot (ancien évêque de l’Essonne) refusait toujours qu’on appelle un humain « un détenu » sans cesse il intervenait pour dire « une personne détenue ». Nous invitant à respecter l’homme au-delà de sa condition de pécheur.
Il nous reste sûrement beaucoup à apprendre de cette page d’évangile, pour nous comme pour notre vie dans l’église et dans le monde.
Oser réaffirmer ce qui est bon et droit,
ET oser croire que tout humain est capable de mieux.
Comme un parent qui aime en punissant la faute de son enfant, osons condamner l’erreur mais jamais l’humain.
Osons être vrai ET miséricordieux.

P. Thierry DAVID.
Responsable du Secteur Pastoral de Brunoy – Val d’Yerres