S’ÉTANT REPENTI, IL Y ALLA
L’une des accusations les plus graves que l’on puisse porter contre quelqu’un c’est de lui reprocher d’être riche en paroles mais pauvre en actions : « grand parleur, petit faiseur » dit-on souvent.
L’évangile de ce dimanche nous le rappelle et nous dit la même chose en d’autres termes : « Ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père » (Mt, 7, 21). « Celui qui se limite à écouter la parole et ne la met pas en pratique, ajoute Jésus, est comme quelqu’un qui construit sa maison sur le sable … » (Mt 7, 26). Le Christ adresse ce reproche aux pharisiens de tous les temps : « Ils disent mais ne font pas ». (Mt 23, 3)
L’un des drames de la vie sociale se produit lorsque la parole donnée cesse d’être fiable, de se traduire en actes, lorsqu’on perd confiance dans ce que disent les autres. Nous connaissons bien ce phénomène dans nos sociétés modernes. Nous ne croyons plus tellement aux discours des politiciens, aux promesses de la publicité, aux jugements de certains journalistes. La parole donnée semble avoir perdu sa valeur et, en conséquence, la confiance dans nos représentants, dans nos institutions disparait peu à peu. Même dans la vie familiale, tout semble fragile et provisoire. Les promesses et les engagements sont de courte durée.
Le christianisme en revanche est exigeant. Avec Dieu, dire, c’est faire. Les bonnes intentions ne suffisent pas, nous devons avoir le courage d’aller au bout de nos paroles. Notre foi chrétienne ne doit pas être une foi de paroles seulement, mais une foi active qui influence tous les aspects de notre vie : la famille, le travail, les loisirs, les relations avec les autres… Le christianisme nous renvoie à nos responsabilités quotidiennes.
Alors frères et sœurs en Christ, chers amis, en cette nouvelle année pastorale, méditons sur notre vie chrétienne. Est-ce que notre vie correspond au témoignage que nous renvoyons de nous-mêmes ? Existe-t-il un écart entre notre « dire » et notre « faire » ? Savons-nous respecter nos promesses, nos engagements envers le Seigneur et envers les hommes ?
P. René Kokou TCHALAGASSOU