Trinité et diaconat (Jn 16, 12-15)

L’Eglise Catholique célèbre ce dimanche la Solennité de la très Sainte Trinité. Cette vérité tout entière dont parle le Fils de Dieu nous est révélée par L’Esprit du Père. Encore faut-il donner de « la place dans notre cœur » pour l’écouter ou l’accueillir et se laisser guider. Le Sacrement reçu du Baptême nous y prédispose mais c’est dans l’exercice quotidien de notre liberté à aimer comme le Christ, que nous découvrons cette admirable Communion trinitaire qui unit Le Christ à son Père.


A la suite du Baptême, certains se sentent appelés à servir et devenir « instrument de service » pour le « Sacrement de l’Amour »
On ne peut « enfermer » le Mystère trinitaire dans la connaissance d’une définition. Les mots humains manquent et il faut le langage du cœur pour suppléer à ce désir de connaître. Mais le cœur ne suffit pas encore ! Car il y a en nous comme un va-et-vient bien tributaire de nos limites humaines. Dans une quête inlassable de Dieu, Saint Augustin disait en effet : « Comment t’aimer, si je ne te connais pas et comment te connaître si je ne t’aime pas ? »
Ainsi, il faudra la foi pour venir à notre secours et illuminer ce qui en nous ferait obstacle à la fois aux mots et au cœur.
Le Diacre vit ce qu’il croit. Le Diacre ne s’appelle pas, il est appelé en Mission d’Eglise. Cela se concrétise par l’administration sacramentelle (Baptêmes, mariages) mais aussi par la charge d’une mission diocésaine. A la messe, le diacre comme chaque baptisé confesse sa foi au Père, au Fils et au Saint Esprit. La foi du diacre n’est pas diffuse. Le Concile de Tolède XI en 675 réaffirme cette Vérité et parle de Personnes divines. Le Concile précise aussi que « Les Personnes divines sont réellement distinctes entre elles. Dieu n’est pas solitaire et les mots de Père, Fils et Saint Esprit ne sont pas des modalités de l’être divin. Celui qui est le Fils, n’est pas le Père, celui qui est le Père, n’est pas le Fils, ni le Saint Esprit n’est celui qui est le Père ou le Fils ». CEC, N° 254, page 63.
Ainsi, sans enfermer ce déploiement particulier de chaque Personne divine égales et distinctes, les Pères relèvent que le Père se serait davantage révélé par les prophètes et le Peuple de l’Alliance. Le fils se serait davantage révélé par son Incarnation, sa résurrection et sa Rédemption. Et le Saint Esprit se déploierait très visiblement par « la construction du Corps du Christ tout entier » 1 Co 12, et que depuis 2000 ans nous appelons Eglise.
De manière plus séculaire, certains scientifiques avisés, voire inspirés, ont également observé la structure trinaire ou triadique dans la Création. Ce sont par exemple, l’hélice ADN, la composition de l’atome, la structure sociale, les 3 couleurs primaires et électromagnétiques, dans les plantes : les racines, la tige, la sommité, dans notre constitution : la tête, le corps et le cœur. Enfin, les Mairies reconnaissent que l’équilibre républicain s’est fait autour de 3 valeurs : Liberté, Egalité, Fraternité.
Bref, la Trinité nous habite consciemment ou inconsciemment et le diacre la proclame.
Comme le disait Saint Benoît Labre : « Ce que je sais de la Trinité n’est peut-être rien mais je suis transporté ».
C’est tout cela que le Diacre aime. Les « choses de Dieu » comme celles du Monde. Il est dans le Monde sans rien rejeter que le Mal. Il est témoin de la pâte humaine que le Seigneur a transfiguré.

Alain, diacre